Les réseaux sociaux ont joué un rôle important dans l’élaboration et l’amplification des manifestations en Iran. Contrairement aux mouvements précédents, la voix des femmes iraniennes a été entendue autour du globe.
La mort de la jeune Mahsa Amini a déclenché des protestations dans le pays, principalement portées par la nouvelle génération iranienne qui utilise l’internet comme un premier outil de communication. La colère des manifestants a dépassé les frontières du pays, et a atteint une audience internationale. La diffusion du #MahsaAmini a battu des records historiques sur les réseaux sociaux. Retweeté plus de 40 millions de fois, le Hashtag est resté en tête des tendances pendant plusieurs semaines.
Réactions internationales
Des milliers de personnes, dont beaucoup de célébrités et de figures publiques, ont rejoint le mouvement sur les réseaux sociaux en publiant des vidéos dans lesquelles ils se coupaient une mèche de cheveux. Ce geste symbolique a fait le tour du monde. Le #Hairforfreedom a atteint plus de 1.2 millions de vues sur Tik Tok. La grande médiatisation de la mort de Mahsa et les réactions internationales ont touché le peuple iranien, principalement les femmes, dont la voix a été réduite au silence pendant des décennies. Daria, une femme iraniennie de 28 ans dont le nom a été modifié, ne s’attendait pas à ce que le monde réagisse de cette façon. “Il y a eu de différentes manifestations au fil des années, mais aucune n’a suscité autant d’attention. Cette médiatisation massive rend également plus difficile pour la République Islamique de réagir aussi violemment qu’ils le souhaitent. Par exemple, en 2019, ils ont coupé l’accès à l’internet et tué 2500 personnes en deux semaines et presque personne n’a réagi. Donc je suis vraiment contente que le monde s’intéresse à ce qui se passe pour une fois” explique Daria.
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Voir le témoignage touchant d’une iranienne, entre rébellion et espoir
Internet pertubé
Afin de réprimer les protestations provoquées par la mort de Mahsa Amini, le gouvernement iranien a imposé d’importantes restrictions sur internet, bloquant principalement Whatsapp et Instagram, les deux plateformes de réseaux sociaux les plus utilisées en Iran. Selon Daria, ce n’est pas la première fois que les autorités iraniennes bloquent l’internet. L’accès aux réseaux sociaux a toujours été filtré par le gouvernement. Daria nous explique que seul un VPN permet d’accéder aux pages Web et applications hébergées hors du pays. Elle ajoute que pendant les grandes manifestations, la République Islamique met en place des restrictions sur internet beaucoup plus difficiles à contourner.
Bayare, l’hymen des manifestatants iraniens
https://youtu.be/BP0_djnfU-c
Il s’agit d’un morceau diffusé sur la page instagram du chanteur iranien de 25 ans, Sharvin Hajipour. Ce dernier a compilé des Tweets sur les revendications des manifestants en indiquant dans les paroles les différentes raisons pour lesquelles les Iraniens souhaitent renverser la République Islamique. Sharvin a été arrêté par la police peu après la diffusion de sa chanson sur internet, mais libéré sous caution quelques jours après.
