Alors que l’hémicycle alterne entre l’utilisation de l’article 49-3 par le gouvernement et les dépôts de motions de censure par l’opposition, la menace d’une dissolution parlementaire ne fait que grandir. Face à cette éventualité, les partis de l’opposition se montrent prêts à repartir en campagne.
Au mois de septembre dernier, le président Emmanuel Macron avait déjà fait savoir que, si le gouvernement ne parvenait pas à faire adopter sa réforme des retraites en janvier, une dissolution de l’Assemblée nationale serait envisageable. Depuis la rentrée, la Première ministre Elisabeth Borne a déjà utilisé l’article 49-3, permettant au gouvernement de faire passer un texte sans vote, à sept reprises.
Pour le gouvernement, qui ne dispose pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, la dissolution semble donc être une solution envisageable aux blocages à répétition de l’opposition. C’est ce qu’a évoqué Elisabeth Borne dans une interview donnée au quotidien portugais Publico le 29 octobre : “S’il y a une alliance pour faire tomber le gouvernement de la part de groupes qui ne peuvent pas gouverner ensemble, revenir aux urnes peut être un chemin.”
Face à ces déclarations pour le moins menaçantes, l’opposition se montre prête, confiante, et presque enthousiaste à l’idée de retourner aux urnes.
“Avec Macron, la démocratie est bafouée. Il menace de dissoudre l’Assemblée nationale ? Chiche ! C’est au peuple de trancher”, peut-on ainsi lire sur un tract de la France Insoumise. En cette fin d’année, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon s’est lancé dans une campagne contre la vie chère, donnant l’impression de se préparer à de nouvelles élections législatives. « On est prêt à gouverner. On est en campagne permanente. Il faut aller convaincre, expliquer. Il y a urgence à gagner. J’assume qu’on est prêt à une dissolution, à n’importe quel moment », a confié une parlementaire LFI à BFMTV.
De l’autre côté de l’hémicycle, on se tient tout aussi prêt. “La dissolution ne me fait pas peur” lit-on à côté du portrait de Marine le Pen, qui fait la une du Journal du Dimanche. Dans un entretien accordé au journal, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale affirme être préparée à une telle éventualité : “Nous n’avons aucune crainte à repartir en campagne ! Nous pourrions ressortir beaucoup plus puissant qu’aujourd’hui, voire en capacité d’avoir un premier ministre.”