Les Femmes S’en Mêlent dans le monde musical, politique et social: 25ème anniversaire d’un festival des plus engagés

Le festival souffle cette année les bougies de son vingt-cinquième anniversaire en mettant une nouvelle fois les artistes femmes sur le devant de la scène musicale indépendante.

Depuis le 14 novembre et ce jusqu’au 26, le festival ouvre ses portes dans plusieurs salles parisiennes telles que le Point Ephémère (10ème arr.), le Café de la Danse (11ème arr.), et le Trabendo (19ème arr.). Il se déroule jusqu’au 3 décembre en Île-de-France.

Cette nouvelle édition implique notamment un engagement politique et social prononcé, dans ces espaces musicaux emblématiques où la parole est laissée aux femmes. Beaucoup défendent une cause à travers leur expression musicale et artistique.

Quand les femmes et la ville de Paris s’emmêlent

Les Femmes S’en Mêlent (LFSM), de quoi parle-t-on ? Ce festival international implique depuis sa fondation en 1997 la visibilité des femmes artistes et musiciennes dans ce type d’évènements, jusqu’alors sous-représentées dans les programmations françaises. L’idée est donc à la fois de s’inscrire dans l’identité culturelle et musicale française et instaurer une meilleure égalité entre les genres dans ce domaine.

A l’instar des années folles, Paris devient alors le lieu symbolique de l’innovation artistique et culturelle. Cela concerne particulièrement un genre sous-représenté qui implique paradoxalement plus de la moitié de l’humanité : les femmes.

Bien que le festival s’étende sur plusieurs pays comme l’Angleterre, le Canada ou encore la Belgique et la Suisse, des artistes du monde entier sont déjà venues se produire lors des éditions précédentes sur la scène parisienne.

Parmi elles figurent des artistes comme l’auteure-compositrice-interprète canadienne Leslie Feist, l’artiste et activiste britannique M.I.A. et la chanteuse et compositrice française Jeanne Added. Cette année se produisent des artistes telles que l’artiste australienne Stella Donnelly et américaine Julie Odell.

Liraz, témoignage d’une artiste engagée

La chanteuse israélienne d’origine iranienne Liraz Charhi dont le témoignage est disponible sur le site de LFSM se produira le 26 novembre au Café de la Danse. Elle y montrera son soutien aux femmes iraniennes à travers son album « Roya ». Les chansons ont été enregistrées dans le plus grand des secrets à Istanbul, capitale turque, avec d’autres artistes iraniennes.

« Je ne pourrais pas être plus fière de la sortie de mon album. Je regarde ces femmes courageuses se battre pour leur liberté. Certaines ont contribué avec moi Vendredi dernier à l’intérieur d’un studio souterrain à Istanbul pour cet album » a-t-elle déclaré.

Pour rappel, Masha Amini jeune femme iranienne, a été mise en détention par la police locale le 13 septembre dernier pour avoir mal porté le voile et décèdera trois jours plus tard. De nombreuses manifestations ont eu lieu contre la violence du régime politique au sein même du pays et à travers le monde entier.

Quand la musique résonne dans la politique

Les artistes s’engagent politiquement à travers l’expression musicale tout comme le festival lui-même. Fondé par Stéphane Amiel, ce dernier a en effet mis en place depuis 2021 le dispositif Les Femmes S’engagent, où sont organisés ateliers, conférences, projections, rencontres professionnelles et débats.

Le 19 novembre a par exemple eu lieu une rencontre avec les membres de l’association BANDSHE, pour favoriser la visibilité des femmes ainsi que des personnes non binaires en milieu musical et professionnel. Elle lutte notamment contre le sexisme au travail et est en faveur de la parité sociale.

Le ministère de la culture qui a pour but de « promouvoir la création artistique dans toutes ses composantes et de permettre la démocratisation et la diffusion des œuvres culturelles » d’après le site du gouvernement a lui-même mis en avant cette nouvelle édition du festival sur le réseau social Twitter.

Les Femmes S’en Mêlent se déroule annuellement dans la France entière. Cette nouvelle édition rappelle la diversité des talents féminins internationaux. La visibilité des artistes femmes est un combat que le festival continue de mener, tout en musique.