Interview: Art.omas, portrait d’un artiste engagé à l’art lyrique

Des courbes et lignes aux allures lyriques, des couleurs chatoyantes et un art qui conjugue insolite et engagement : tel est l’écosystème de l’artiste plasticien Art.omas. Né à Quimper en Bretagne dans un milieu composé de paysans et d’artisans, Thomas trouve ses origines au Portugal au sein de son village familial. Côté vocation, celui-ci peint dès le plus jeune âge et devient rapidement autodidacte. En parallèle, Thomas s’adonne au plaisir du partage de connaissances, à travers des conférences axées sur l’écologie. 

Portrait exclusif d’un artiste indéfiniment engagé et visionnaire.

Thomas Dagorn Da Silva

Aujourd’hui, comment te définirais-tu ?

Je suis un grand aventurier dans l’âme et j’aime expérimenter de nouvelles choses. 

J’aime voyager à pied avec mon sac à dos ! Je suis convaincu que l’on peut voyager au sein même de sa propre rue, de sa propre ville et in fine de son propre pays. Voyager est avant tout un état d’esprit.  En parallèle, il existe un retour aux ‘’sources »  sur mes origines avec un engagement social, éco-responsable et directement lié à la situation des personnes dans le besoin au Portugal. J’ai participé à plusieurs programmes humanitaires et associatifs au sein de villages lors de mon année de volontariat européen (programme Erasmus). J’ai pu mettre en place des activités artistiques et culturelles pour des enfants et jeunes ou encore d’autres activités liées à Helpx, Workaway comme une école Montessori bilingue en Dominique avec des ateliers de peintures en français…(2015). Si je devais me définir en un mot ? Changemaker, Agitateur de changement ! 

Ayant créé mes premiers produits vers mes 15 ans et monté divers projets engagés et mon entreprise (startup Foodtech) à mes 24 ans, je m’inscris véritablement dans cette veine la. De manière générale, je dirais que tous les artistes sont des changemakers ; je fais par exemple référence à JR, VIK MUNIZ, Agnès Varda …

Ton crédo :  l’abstrait. Tes alliés : la couleur, les lignes et courbes, les matériaux divers comme les métaux, le bois, l’eau, le sable… Quelles sont tes principales inspirations ?

Je travaille de manière très spontanée. Si j’ai un flash, comme une discussion marquante ou une information clé, je vais essayer de la (ré)interpréter. De mes années d’étude en architecture et art aux lieux naturels que je j’explore au quotidien, mon environnement extérieur m’influence énormément. Derrière toutes ces formes, ces courbes, ces lignes et ces couleurs, je vois une invitation. Je suis par exemple très sensible à l’art de la calligraphie arabe et hébraîque. Côté artistes, je citerai Verdier, Perriand, Pollock, Kandinsky, Miro – clin d’œil à sa fondation que j’ai eu la chance de visiter deux fois à Barcelone- et Dali, qui reste pour moi un des plus grands noms aujourd’hui.

Tu pratiques la “dance flow” (le corps en mouvement) et exprime ton art à travers ta propre âme. Le corps a-t-il une place importante dans l’art ?

Le corps permet d’exprimer ses émotions et ses sentiments … sans avoir peur du regard d’autrui… et cela représente justement le plus gros du travail ! En tant qu’humain, l’une de nos plus grandes peurs est celle d’être rejeté, de ne pas être accepté. Typiquement, monter sur scène ou chanter requiert un long processus personnel pour la majorité de la population. A titre personnel, la danse (capoeira) m’a beaucoup aidé à  me surpasser et développer mes mouvements. 

La nature et ton écosystème t’accompagnent dans tes projets au quotidien et tu adoptes une approche importante à l’écologie, à travers ton art et la réutilisation d’éléments recyclés. Quelle relation entretiens-tu avec ton environnement naturel et relationnel ?

Cela fait depuis maintenant près de 15 ans que je suis sensible à l’éco-responsabilité, mes premiers projets remontant au collège et lycée. Aujourd’hui, je développe dans cette lignée des partenariats avec des entreprises et m’engage activement dans mon quotidien, en mobilisant mes proches autour de mes diverses actions comme le recyclage et la gestion de déchets. L’art à l’échelle planétaire étant polluant et énergivore, j’aspire réellement à réduire au plus mon empreinte carbone. Pour ce faire, j’optimise notamment mes outils de travail en récupérant des toiles, des bâches, des rouleaux qui proviennent des entreprises. 

Concernant tes projets, ton parcours s’annonce prometteur avec l’annonce d’une expo prévue prochainement à  Rio de Janeiro… Quels sont tes projets futurs ?

Avant de passer le cap du Brésil, la prochaine étape sera d’exposer à Helsinki en Finlande à partir de mai/juillet. Je travaille activement sur une exposition de jeunes artistes portugais aussi en Hollande. (moi y compris)  En parallèle, je suis actuellement dans la réalisation d’un projet d’éco-tourisme au Portugal, avec à la création d’un espace artistes, de gîtes éco-responsables et de coins bien-être (yoga, massages…).

Théophile Gautier citait “il n’y a de vraiment beau ce qui ne sert à rien”. L’art doit-il être seulement beau ou se rendre utile ?

L’art doit remplir les deux rôles. Je pense que l’on a besoin du beau pour toucher les gens et ainsi porter des messages. La question reste ensuite de savoir comment définir le beau dépendamment de la sensibilité de chacun…

Ta devise ?

“Pourquoi rester sages lorsque l’on est que de passage ?”

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