Alors que la guerre bat son plein en Ukraine depuis bientôt neuf mois, les ukrainiens exilés en France n’ont pas eu d’autres choix que de s’adapter à leur nouveau quotidien. Malgré leur douleur, ces familles racontent comment elles ont rebâti une nouvelle vie, empreinte de résilience, de solidarité et d’échanges culturels.
Plus de 100 000 réfugiés ukrainiens ont été accueillis en France depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février dernier, selon un rapport publié lundi 14 novembre par les députés Renaissance Stella Dupont et Mathieu Lefèvre. La plupart des hommes étant restés en Ukraine pour combattre, huit exilés sur dix sont des femmes et des enfants. Loin de leurs proches et de leurs terres, ces derniers se reconstruisent tant bien que mal en gardant l’espoir de bientôt retrouver leur pays libéré de la guerre.
“On saura garder de la reconnaissance dans nos cœurs pour ce pays”
Cela fait maintenant 8 longs mois qu’Olena et sa famille ont abandonné leur vie à Kiev pour venir se réfugier en France. Condamnés à vivre au jour le jour, à des milliers de kilomètres de chez eux, ils ont dû se reconstruire et avancer étape par étape.
Une fois arrivée en région parisienne, cette famille s’est livrée à un nouveau combat: trouver du travail. Cela s’est avéré compliqué pour Olena, qui a dû quitter son poste d’enseignante de la langue et de la littérature ukrainienne et n’a pas encore trouvé de travail en France dans lequel elle pourrait mettre à profit cette formation spécifique. Viktor, son mari, a pour sa part réussi à trouver un emploi dans un restaurant parisien malgré la barrière de la langue. Quant à Nastya, leur fille, elle a pu commencer des études de lettres modernes à l’Université Sorbonne Nouvelle, à la grande fierté de ses parents.
Après des débuts difficiles, Olena et sa famille sont finalement parvenus à réunir les deux cultures. “Les ukrainiens et les français sont mentalement très différents mais on a pu leur partager notre culture à travers des dialogues, on leur a montré nos traditions, nos musiques, nos vêtements…”, raconte-t-elle.
Par dessus tout, Olena se dit reconnaissante envers le pays qui les a adoptés : “Les Français nous ont très bien accueillis, ils sont très gentils et prêts à nous aider quand on en a besoin. Nous attendons la fin de la guerre mais on saura garder de la reconnaissance dans nos cœurs pour ce pays qui nous a accueilli dans ce moment très difficile.”.
“La France unit les gens d’origines différentes”
Svitlana est arrivée à Marseille à la fin du mois de mai. Chassée de chez elle par l’atrocité des combats, elle est aujourd’hui hébergée dans un hôtel de la cité phocéenne avec son mari et ses 2 fils. Bien déterminée à s’adapter à sa nouvelle vie, cette sexagénaire suit une formation pour apprendre le français. “Pour moi, la vie en France c’est la liberté, l’égalité et la fraternité. La France unit les gens d’origines différentes, les français sont accueillants et chaleureux, tout le monde respecte chacun”, sourit-elle.
A son arrivée, Svitlana a été émerveillée par la culture française : “J’ai vu une France multicolore : la cuisine, les gens, les traditions, la musique… », se remémore-t-elle avec des étoiles dans les yeux. Quant aux différences culturelles entre les deux pays, elle préfère souligner leurs ressemblances : “On a la même histoire ! La reine de France Anne de Kiev, la mère de Philippe Ier, était ukrainienne. »